Été 66 :
Duke Ellington, qui passait dans le coin, vient faire un petit coucou à
Joan Miró,
en vacances à la Fondation Maeght. Le premier n'entrave rien au français, contrairement au Catalan qui, lui, ne cause pas l'anglais. Pas facile de parler de son art dans ces conditions... Pour mettre tout le monde d'accord, le
Duke s'assied au piano et improvise
Blues for Miró. Il est accompagné de
Sam Woodyard à la basse, de
Charles Lamb à la batterie, et du chœur des cigales de Saint-Paul-de-Vence.
On retrouvera cet enregistrement à l'exposition
Miró sculpteur qui se tient au musée Maillol
(Paris VII) jusqu'au 31 juillet.
Moins à l'aise avec l'art abstrait qu'avec les
Tuniques Bleues, j'y ai découvert tout un pan de l'œuvre de l'artiste que je ne soupçonnais même pas, notamment tout ce travail sur les matériaux de récupération, cette obsession pour les
femmes...
Miró, c'est comme avec
Duchamp,
F'murrr,
Herriman (Krazy Kat) ou le flan de courgette de Mme Totoche : je vois bien que ce que j'ai sous les yeux est -sans doute- génial, mais je n'arrive toujours pas (ou du moins pas toujours) à comprendre pourquoi. Délicieuse sensation de perdre ses marques, de remettre en cause ses certitudes...
Plat enfant noir, Céramique, 1956
Diamètre 37 cm
© Successió Miró/Adagp, Paris 2011
Archives Fondation Maeght, Saint Paul
Photo Claude Germain
Enfin, bon, à voir le nombre de visiteurs perplexes passer plus de temps le nez sur les cartels à essayer de comprendre le titre
(-"Une femme ??? Tu es sûre ? Ce n'est pas un radiateur ?") que de contempler les œuvres proprement dites, je me suis dis que je ne devais pas être le seul à
être dérouté.
Femme et oiseau, bronze, 1973
154 x 88 x 50 cm
© Successió Miró/Adagp, Paris 2011
Archives Fondation Maeght, Saint Paul
Photo Claude Germain